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Prospective de l’exploration spatiale

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© Olivier Boisard - 2006-2013

 

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Une question préalable subsiste cependant : pourquoi partir dans l’espace ? L’aventure ne serait-elle pas trop coûteuse, trop dangereuse, trop élitiste ? Ne doit-on pas auparavant régler d’autres questions plus cruciales sur Terre ? Le destin de l’homme n’est-il pas de rester sur sa planète d’origine, l’espace demeurant un « territoire » inviolable ? Autant d’objections qui tantôt ramènent au « complexe de Prométhée » évoqué par Bachelard, tantôt négligent des réalités, elles, immédiates et objectives.

La question a l’intéressant mérite d’interroger la société : contester que le seul rêve puisse être la première justification de la conquête spatiale, c’est – en toute logique – aussi s’interroger sur des secteurs entiers de l’économie, tels que les médias, le spectacle, ou le tourisme, générant chaque année des chiffres d’affaires qui dépassent des centaines de milliards d’euros, et créent des millions d’emplois, avec des motivations initiales souvent très comparables.

Shuttle 2 - Image O.Boisard

Le débat n’est cependant pas facilité, là où subsistent des idées imprécises, irréalistes, ou fausses. Il serait par exemple déraisonnable de penser que l’espace puisse un jour répondre aux problèmes de surpopulation. Pour très longtemps encore, la fraction « extra-terrestre » de l’humanité restera modeste. Le prospectiviste Thierry Gaudin estime que la population de la Terre « devrait se stabiliser vers 2120, aux environs de 13 milliards d’habitants », et précise : « les agronomes nous disent que la Terre pourrait nourrir 30 à 40 milliards d’habitants et non pas 13, mais certainement pas 30 à 40 milliards d’illettrés, ni même 13 milliards d’illettrés ». La question est d’une autre nature, d’une autre urgence, d’une autre échelle.

On peut le regretter, mais la recherche scientifique n’est pas le moteur de la conquête spatiale. Elle en a été la conséquence lors de programmes tels qu’Apollo - né de la guerre froide - et ses budgets restent très inférieurs à ceux des applications stratégiques, militaires, ou commerciales. A l’inverse, il ne serait pas juste de chiffrer le coût de l’industrie spatiale sans intégrer ses considérables retombées en termes de Recherche & Développement. Les grands programmes liés à l’espace – qu’ils soient civils ou militaires – structurent des secteurs entiers de l’économie bien au-delà du seul domaine spatial. Ils ont été à l’origine de développements technologiques majeurs, tels que la pile à combustibles, le système de positionnement GPS, les satellites de communication ou d’observation de la Terre, les nano-technologies, … ou le four à micro-ondes.

Loin d’être une fuite en avant, la conquête spatiale offre un point de vue nouveau sur la Terre, et la réalité de son environnement au sein du système solaire. Quelles seront les étapes de cette aventure ? Le jeu de la prospective est fragile, mais s’appuie sur des faits scientifiques, des déductions logiques, des hypothèses plausibles.

L’histoire proposée se déroule en trois « temps » de chacun 30 à 40 ans - peut-être un peu plus, peut être un peu moins. Des grandes tendances les déterminent : « exploration et rentabilité », « permanence et aménagement », « autonomie et expansion ». Trois époques. Trois escales d’un voyage à inventer …

CHRONOLOGIE :